Après le voyage organisé en 2024 dans la Vallée de la Loire, cette année l’association Passion Jardin au Naturel a organisé pour ses adhérents un voyage d’étude et d’agrément en Périgord du 6 au 9 juin.
20 personnes se sont inscrites mais une personne n’ayant pu venir, 19 personnes ont participé à ce voyage. Au programme la visite de nombreux jardins remarquables et sites d’intérêt.
A l’aller le groupe a été accueilli au Château de Bournazel en Aveyron, château qui figure parmi les plus remarquables châteaux renaissance du Sud de la France par son architecture novatrice et par la qualité de son décor sculpté. La visite du Château a permis de mesurer l’ampleur des travaux de restauration entrepris par les propriétaires et d’apprécier la qualité du travail réalisé par les artisans d’art. Elle a été suivi d’un pique-nique pris sur la place du village où nous avons reçu la visite de monsieur le Maire. Ensuite a eu lieu la visite du magnifique jardin renaissance, guidé par le jardinier. Nous avons parcouru le verger puis le jardin clos qui est limité par un grand mir de pierre et qui contient des parterres fleuris et tailles, un labyrinthe, des fontaines, une grande pièce d’eau et un jardin de chambres.
Ensuite nous sommes allés visiter les jardins de Cadiot à Carlux en Dordogne, jardins sauvages cultivés en permaculture, nichés au cœur d’une forêt. Ici la nature et la création artistique dialogue harmonieusement, la richesse des plantes et des fleurs nourrit la vie des insectes et de la faune et façonne un paysage vivant en perpétuelle évolution. De nombreuses plantes vivaces s’épanouissent librement dans ces jardins poétiques et foisonnants !
Le groupe a ensuite rejoint le magnifique gîte loué pour le séjour et après un repas préparé et pris ensemble, se reposer d’une longue journée.
Le lendemain nous avons été accueilli, avant l’ouverture au public, aux jardins de Marqueyssac pour une longue visite guidée qui nous a permis de découvrir ce site en belvédère sur la vallée de la Dordogne, site qui offre l’un des plus impressionnants panoramas sur la vallée et ses châteaux Les jardins offrent plus de 6 kilomètres de promenades bordées de 150 000 buis centenaires taillés à la main et agrémentés de belvédères, rocailles, cabanes en pierre sèche. Notre guide nous a présenté l’histoire du domaine, les différentes phases des aménagements, l’entretien des buis et les travaux de restauration réalisés depuis 1996 ainsi que la faune endémique : serpents, oiseaux, insectes, etc..
Après un déjeuner de spécialités régionales en bord de Dordogne, nous nous sommes rendus à Terrasson la Villedieu pour découvrir les jardins de l’imaginaire. Créés en 1996 à l’initiative du Maire, les jardins dominent la ville et la Vallée de la Vézère. Sur un site de plus de 6 hectares, Mme Kathryn Gustafson, architecte paysage a composé un jardin aux lignes très contemporaines, bien intégré aux paysages périgourdins, illustrant la manière dont l’homme dialogue avec la Nature.
Jeux d’eau et mouvement du vent nous accompagnent au fil des 13 jardins thématiques.
Les jardins d’eau rafraîchissent avant que la roseraie, en pleine floraison, ne mette nos sens en émoi. Notre jeune guide a su nous faire partager la beauté de ce site qui marie l’histoire des jardins à l’histoire de l’humanité.
Enfin nous avons eu le privilège d’être accueilli par une trufficultrice sur son exploitation agricole qui nous a présenté la culture de la truffe, les différentes truffes cultivées et récoltées en Périgord. Ensuite nous sommes allés dans ses truffières avec sa chienne Mizzy pour la cueillette de truffes d’été. Nous avons été surpris par la qualité du dressage et la complicité de l’animal avec sa maîtresse. Mizzy déambule librement, s’arrête et marque de sa patte l’endroit où elle a identifié par son odorat une truffe. La trufficultrice vient alors extraire la truffe et récompense immédiatement la chienne avec un petit bout de fromage. Ainsi nous avons vu trouver plusieurs truffes d’été avant que nous ne regagnions la ferme où nous a été offert une dégustation de vin de noix et des toasts à la truffe fraîche.
C’est donc après une deuxième journée bien remplie que nous avons regagné notre gîte pour un nouveau repas préparé et pris en commun.
Le dimanche 8 juin notre journée a commencé par la visite des jardins du manoir d’Eyrignac. Habité par la même famille depuis 22 générations sans discontinuer soit 500 ans ! Le manoir actuel, reconstruit au XVIIe siècle après avoir été détruit durant la « Fronde des Princes », a toujours été environné de jardins, d’abord « à la française », puis « à l’anglaise » au XIXe siècle dans un esprit conforme à celui de l’époque romantique. Au début des années 1960, le propriétaire M. Sermadiras, autodidacte en matière de jardins, à imagine et dessiné les jardins actuels en reprenant le style « à la française » sont les lignes, les perspectives et les rythmes convenaient mieux à Eyrignac. Le jardin témoigne des astuces de composition et des « illusions d’optique » qui font la renommée des jardins « à la française mais s’en démarque par la présence de gazon dans les allées qui forme un tapis épais et moelleux et confèrent aux jardins une atmosphère plus cosy et vient compléter la palette sublime et harmonieuse des dégradés de verts avec les haies de buis, charmes, ifs et avec les arbres tels les cyprès de Provence ou les pommiers également taillés en boule.
Un des jardiniers nous a partagé les techniques de taille (15 kilomètres de haies!) et d’entretien des pelouses (4 hectares). Ce travail incessant et uniquement manuel pour la taille (à l’exception des lierres des façades) témoigne d’un entretien suivi et méticuleux. Les buis sont taillés deux à trois fois par an, les charmes 5 fois, Les bordures des pelouses sont méticuleusement marquées puis taillées régulièrement à la main.
Le jardin a été complété par un le jardin bouquetier servant pour les bouquets du manoir, de la boutique et du restaurant ainsi que le potager privé que nous avons pu visiter, conduits sur les principes de la permaculture et de l’association des espèces utiles pour le gain de place (salade – carottes) – comme pour les compagnonnages bénéfiques dans la lutte contre les parasites (carottes – poireaux, céleri – choux, tomates – œillet d’inde).
Enfin nous avons visiter le jardin blanc, un jardin de création récente dans la continuité des jardins historiques par le tracé, la rigueur géométrique, les bassins mais en contraste avec la présence de fleurs blanches. Ce jardin secret, qui ne se voit pas depuis le niveau principal, dispose d’un portail rouge, inspiré des toriis japonais pour nous inviter à venir le découvrir. Dans les parterres les rosiers Opalia répondent aux surfinias blancs disposés dans les vases d’Anduze et font écho aux rosiers grimpant « Fée des neiges – Iceberg » et Albéric Barbier qui festonnent les pergolas.
Le déjeuner servi au restaurant des jardins nous a permis d’approfondir notre connaissance de la gastronomie locale et de déguster en dessert une glace aux roses du jardins.
Nous nous sommes ensuite rendus aux jardins d’eau de Carsac-Aillac qui fêtaient leur 25 ans d’ouverture à l’occasion de la fête des jardins et consentaient la gratuité à tous leurs visiteurs. L’information largement relayée dans les médias avaient attiré un grand nombre de visiteurs venus découvrir ces jardins. Sur les 4,5 hectares, la famille Benoît a crée des jardins aquatiques où l’on déambule sur des passerelles de bois, véritable labyrinthe, installées sur les grands bassins animés de jets d’eau, longe les ruisseaux et parcoure les allées pour découvrir les grandes cascades et les bassins associés ainsi que la forêt de bambous.
La riche collection de lotus et de nymphéas, papyrus et autres plantes aquatiques, les nombreux bambous, gunneras et autres plantes exotiques acclimatées font de ce jardin un espace unique qui abrite de nombreux insectes mais aussi des carpes koi et nous avons même pu y voir même une couleuvre d’eau !
Enfin sur la route du retour au gîte nous avons fait une halte chez un éleveur de canards et d’oies, producteur de foie gras et autres spécialités, qui nous a accueilli, présenté l’élevage du canard et de l’oie, le gavage des animaux pendant 14 jours puis leur abattage et leur transformation à la ferme pour de la vente directe sur les marchés, à la ferme ou la consommation dans leur ferme auberge attenante aux chambres d’hôtes. Le métier nous a été présenté avec passion mais sans éluder les critiques dont la profession est l’objet, les difficultés et les enjeux de garder des élevages familiaux face au système industriel qui prédomine aujourd’hui.
Le dîner du dimanche soir préparé par le groupe a été l’occasion de déguster des toasts et des pâtes aux truffes du Périgord permettant de boucler la boucle de la truffière à la fourchette !
Notre dernier jour s’inscrivait sur la route du retour avec une visite guidée du village de Conques. La présentation du tympan nous a offert la perspective du paradis ou de l’enfer et a été suivie d’une déambulation dans les rues adjacentes de l’un des plus beaux villages de France où nous avons découvert l’architecture historique du bâti civil
Le déjeuner sur place de spécialités aveyronnaises nous préparait à la visite du jardin botanique de l’Aubrac à Aubrac qui réunit l’ensemble des végétaux endémiques des plateaux de l’Aubrac, soit plus de 500 espèces des plantes sauvages de l’Aubrac et est une reconstitution fidèle du patrimoine naturel du plateau. Face à l’Espace Naturel Sensible « Grande Prairie d’Aubrac », le jardin botanique présente la flore sauvage du massif de l’Aubrac. Les plantes, toutes étiquetées, sont montrées dans leurs différents milieux de vie reconstitués. Notre guide nous a conduit dans le Jardin où il nous a présenté les plantes de tourbière et zones humides (plantes carnivores, reliques glaciaires), de pâturages, de rocaille, de lisière et sous-bois, la culture expérimentale de Thé d’Aubrac ainsi qu’un talus géologique. Cet ensemble est conçu comme un outil d’ouverture à la connaissance de la nature et des multiples interactions entre flore géologie, histoire et économie actuelle ou passée.
Arrivés à Langogne à 19h30 après 4 jours intenses de voyage d’études et d’agrément, les participants se sont montrés très satisfaits de ce voyage, de la diversité des jardins visités, tant jardins classiques, renaissance ou à la française, que jardins contemporains, jardin aquatique et jardin botanique comme des rencontres avec notre trufficultrice et le producteur de canards gras. Tous passionnés de jardins et de nature, nous sommes revenus riches de nouvelles connaissances, idées, trucs et astuces vus dans les jardins comme partagés pendant les trajets ou les repas que nous aurons à cœur de mettre en œuvre dans nos jardins.
L’hébergement en gîte, la préparation et le partage de repas préparés par les participants avant et pendant le voyage, les trajets en minibus sont autant d’occasion d’échanges, de dialogues et de création de liens entre les membres de l’association qui en jardiniers passionnés sont toujours curieux de nouvelles connaissances et de partage de pratiques avec les autres.



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